Un arbre va croître du jeune plant à l'arbre adulte, en 20 à 50 ans pour les espèces les plus courantes. Si je plante un arbre (en général il est dans sa quatrième année de culture), je souhaite le voir grandir sous mes yeux, donc qu'il atteigne quelques mètres de hauteur avant sa dixième année. Suivant son port, son étalement sera réduit (port fastigié) ou important (port étalé ou pleureur). La taille optimale et le port admissible dépendent du cadre : un jardin de ville (moins de 1000 m² et bien souvent moins de 300 m²) supportera difficilement des essences encombrantes comme les chênes ou les marronniers. On leur préférera des espèces à faible croissance que je détaille plus bas.

Le port d'un arbre est également intéressant à observer pour le reconnaître en hiver. On distingue les ports suivants :

	le port fastigié, dont l'exemplaire typique est donné par le Peuplier d'Italie, qui borde les canaux et les plans d'eau. De nombreux cultivars ont été créés avec un port fastigié.
	le port colonnaire, élancé comme le port "fastigié", mais plus étroit et cylindrique. Exemple : le Cyprès.
	le port conique ou pyramidal (conique est plus exact) de certains conifères (Épicéa, Mélèze) au quel se joint un feuillu : l'Aulne, qui leur ressemble aussi parce qu'il produit des fruits en cônes.
	le port étalé du Ginkgo, qui porte des branches presque horizontales (on dit "plagiotropes"). Son feuillage est clairsemé. Comme chez la plupart des conifères, la croissance des rameaux se produit à la fois par l'allongement des rameaux longs et par l'apparition de rameaux latéraux, courts.
	le port large du Chêne pédonculé : ses branches sont tortueuses et massives. Son feuillage ajouré laisse pénétrer la lumière dans le sous-bois.
	le port étagé du Cèdre : les branches sont massives, en arc. Avec l'âge, la cime s'élargit en table (comme chez le Sapin). Les Cèdres résistent mieux aux grandes tempêtes que la plupart des conifères.
	le port pleureur dont le représentant le plus connu est le saule pleureur. De nombreux cultivars sont pleureurs.
	le port à branches pendantes (non pleureur) du Bouleau verruqueux ou du Sapin de Chine.
	le port multigaule (plusieurs troncs) du Noisetier et des Érables japonais.
	le port tortueux (branches et rameaux tortueux) du Noisetier et du Hêtre "tortueux" ou "tortillards" (arbres peu fréquents).

Bien sûr la croissance des arbres dépend de l'environnement (climat, exposition, vent, sol), mais d'une manière générale, on observe, sous nos climats, les croissances ci-dessous. Elle est plus faible en Europe pour les espèces introduites que dans leur territoires d'origine pour la simple raison qu'elles y ont été introduites il y a moins de 3 siècles et qu'elles n'ont pas démontré toute leur capacité : les grands conifères nord-américains ou les cèdres sont deux à trois fois moins hauts en Europe que dans leur habitat d'origine. Le plus haut du monde, le Séquoia Redwood (et pas le Séquoia géant) atteint 113 m en Amérique, la moitié en Europe (il a été introduit en 1840). Pire, l'oxydendum arboreum est un arbre atteignant 18 m en Amérique du Nord, et un arbuste de 3-4 m en France. De même, le Katsura (Cercidiphyllum japonicum) est un bel arbuste ornemental en Europe, et un arbre de 30 m en Chine. Notez que par convention, un arbre dépasse la taille de six-sept mètres, à maturité. Un arbuste ne l'atteint pas. Autre différence entre un arbre et un arbuste : le premier étaye ses branches autour d'un tronc central, tandis que les arbustes produisent plusieurs tiges. Ainsi, le noisetier est un arbuste, qui pousse par rejets annuels, même si on le taille vigoureusement. Le noisetier de Byzance (du même genre) est un arbre. En ce qui concerne la durée de vie, cela concerne davantage les responsables des forêts que les particuliers. Sachez que le plus vieil arbre répertorié est un pin Huron qui croît en Tasmanie (au large de l'Australie). Il aurait 10.500 ans.

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